Conférences « Olga Picasso »

Conférence inaugurale de l’exposition « Olga Picasso »

Mardi 28 mars 2017

Animée par les commissaires de l’exposition Emilia Philippot, conservatrice du patrimoine, responsable des peintures (1895-1921) et des dessins, Musée national Picasso-Paris et Bernard Ruiz-Picasso, co-fondateur et co-président de la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte.

La conférence inaugurale revient sur la genèse et les enjeux de l’exposition, la première exclusivement consacrée à la figure d’Olga Picasso.

Qui était Olga ? Dans quelle mesure l’image que Picasso a donnée de sa première épouse dans son œuvre est-elle fidèle à la réalité de leur histoire personnelle, et plus largement, reflet de l’histoire politique et sociale du début du 20ème siècle? À la lueur d’une importante sélection d’archives personnelles, manuscrites et photographiques, pour la plupart inédites, l’exposition, qui marque le centenaire de la rencontre du couple, propose de reconsidérer la « période Olga » dans son ensemble. Par-delà une approche strictement biographique, elle recontextualise la production de Pablo Picasso entre 1917 et 1935, et met en évidence l’écart qui existe parfois entre le modèle et son image dans l’œuvre du peintre. Elle donne ainsi l’opportunité de renouveler notre regard sur cette muse dont le portrait dressé par les historiens de l’art est longtemps demeuré pour le moins lacunaire.

Conférence « La correspondance d’Olga Picasso, chambre d’écho de la grande Histoire de la Russie au début du 20ème siècle »

Mardi 25 avril 2017

Animée par Hélène Carrère d’Encausse, historienne et Secrétaire perpétuel de l’Académie Française Thomas Chaineux, historien, archiviste à la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte Emilia Philippot, conservatrice du patrimoine, responsable des peintures (1895-1921) et des dessins, Musée national Picasso-Paris.

Conçue comme un dialogue entre histoire et histoire de l’art, cette conférence remet en perspective la correspondance qu’Olga Picasso reçoit de sa famille à partir de 1920 et éclairera ainsi d’un jour nouveau les représentations mélancoliques que Picasso donne de son épouse jusqu’en 1923. Modèle par excellence de la période classique de Picasso, Olga est sans doute l’une des figures qui incarne le mieux le retour à la figuration qui s’étend chez les artistes d’avant-garde juste après la Grande Guerre. Ses portraits la décrivant assise, lisant ou écrivant, sont également une possible allusion à la correspondance entretenue avec sa famille à partir de 1920. Cette dernière, découverte majeure de l’exposition, constitue une formidable chambre d’écho de l’histoire de la Russie au tournant des années 1920. En effet, parallèlement à l’ascension sociale du couple et à la reconnaissance artistique accrue de l’œuvre de Picasso, la Russie impériale, gravement atteinte par les conflits, souffre d’une importante crise économique et alimentaire qui se soldera par les révolutions de 1917. Après la prise de pouvoir bolchévique d’octobre, la famille d’Olga, dont les hommes – père et frères – sont tous officiers de carrière dans l’armée du Tsar, subit une tragédie dont les lettres constituent de poignants témoignages : déclassement social, disparition du père et plongée dans la misère.

Conférence « Les portraits d’Olga »

Mardi 30 mai 2017

Animée par Francesco Vezzoli, artiste, Caroline Eliacheff, pédopsychiatre et psychanalyste et Emilie Bouvard, conservatrice du patrimoine au musée national Picasso-Paris, chargée des peintures (1938-1973), de la recherche et de l’art contemporain.

Grâce à la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte, Francesco Vezzoli, qui s’intéresse depuis quelques années aux Ballets Russes, découvre les milliers de documents de l’Archive Olga Ruiz-Picasso. Parmi ces pièces, il se passionne pour les photographies d’Olga Picasso, et en sélectionne 19, échelonnée tout au long de sa vie, de ses années de danseuse au sein de la compagnie des Ballets Russes, à sa vieillesse en France dans les années 1950. Il apprend au fil de son exploration de cette formidable archive le goût d’Olga pour la broderie, et aussi le caractère mélancolique de son existence loin des siens, puis de Picasso. Vezzoli choisit alors de réaliser des peintures d’après ces photographies, refaisant d’Olga un modèle, et insère des broderies et collages sur les peintures, figurant des larmes, et renvoyant à la tristesse d’Olga. « Olga pleure tous les ballets qu’elle n’a pas dansés par amour pour Picasso », « par ce travail, je rends hommage à Olga, une femme qui incarne ma sensibilité et mes obsessions. », explique-t-il.

Cette tristesse d’Olga, et son destin de femme de Pablo Picasso, elle l’ancienne danseuse brillante, fait l’objet de l’essai que publie Caroline Eliacheff dans le catalogue de l’exposition Olga Picasso (« Les vies d’Olga », Paris, Musée national Picasso-Paris-Gallimard, 2017). Cette rencontre entre l’artiste et la psychanalyste nous permettra de décrire quelle sensibilité et quelles « obsessions » entourent le personnage, demeuré mystérieux, d’Olga Picasso.

Conférence « Olga Picasso à Boisgeloup »

Mardi 27 juin 2017

Animée par Cécile Godefroy, historienne de l’art et Virginie Perdrisot, conservatrice au musée national Picasso-Paris  et co-commissaire de l’exposition « Boisgeloup : l’atelier normand de Picasso », Musée des Beaux-Arts de Rouen (1er avril-11 septembre 2017).

Lorsque Picasso fait l’acquisition en juin 1930 du domaine de Boisgeloup, situé en Haute-Normandie, il est marié à Olga Khokhlova depuis 1918 et père d’un fils, Paul, né en 1921. La conférence sera consacrée au château de Boisgeloup, lieu de villégiature et atelier de l’artiste entre 1930 et 1935, et à la présence d’Olga, étudiée à travers les archives, la correspondance et les photographies, ainsi que les œuvres de Picasso. Une présence qui s’observe dès l’acquisition du lieu lorsque la décoration et l’aménagement du manoir lui sont confiés, se manifeste par les séjours réguliers en compagnie de membres de la famille Picasso, d’amis, d’artistes, de danseurs et de marchands, et se poursuit au-delà de la séparation du couple, lorsque le château lui est cédé à l’automne 1936. Contribuant à l’entretien du château et séjournant régulièrement au Boisgeloup, Olga resta attachée au domaine jusqu’à la fin de sa vie.