Image
Étude pour l'Aubade : femme nue étendue les bras derrière la tête
Image
Étude pour l'Aubade : femme nue étendue les bras derrière la tête

Chefs d'oeuvre

de la collection

Étude pour l'Aubade : femme nue étendue les bras derrière la tête

1941
Image
Étude pour l'Aubade : femme nue étendue les bras derrière la tête
Image
Étude pour l'Aubade : femme nue étendue les bras derrière la tête
Légende
Pablo Picasso, « Étude pour l'Aubade : femme nue étendue les bras derrière la tête », 1941, Pastel gras sur papier, 27,3 x 35,4 cm, Musée national Picasso-Paris, MP1278 recto

Ce dessin est une esquisse préparatoire pour L'Aubade, toile majeure exécutée en 1942 dans l'atelier des Grands-Augustins et conservée au musée national d'Art moderne-Centre Pompidou. Elle est l'une des cinquante-cinq études appartenant aux collections du musée qui témoignent de la lente maturation du sujet, qui dura presque une année entière. Du 19 mai 1941 au 6 janvier 1942, Picasso se livre en effet à un important travail d'étude, décliné aussi bien au crayon graphite qu'à la plume, à la gouache, à l'aquarelle ou aux pastels gras. Il y définit peu à peu la composition d'ensemble (une femme nue couchée et une femme à la mandoline), tout en précisant certains détails (méridiennes, intérieur) et attitudes des personnages. Le motif de la femme étendue est de loin celui qui l'occupe le plus: avec son corps contorsionné, acéphale ou à double tête, il traduit les souffrances de la guerre. Le traitement angulaire du corps, de même que les contrastes de couleurs stridentes, disent bien ici toute la violence infligée au modèle, écho immédiat à celle du contexte historique. Transformation radicale du thème classique de la sérénade, emprunté à Titien, cette aubade funèbre est à la fois une dénonciation et un symbole des malheurs de la France sous l'Occupation.