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Pablo Picasso, « Guitare », 1926, Cordes, papier journal, serpillère et clous sur toile peinte, 96 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris, MP87
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Pablo Picasso, « Guitare », 1926, Cordes, papier journal, serpillère et clous sur toile peinte, 96 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris, MP87

Chefs d'oeuvre

de la collection

Guitare

1926
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Pablo Picasso, « Guitare », 1926, Cordes, papier journal, serpillère et clous sur toile peinte, 96 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris, MP87
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Pablo Picasso, « Guitare », 1926, Cordes, papier journal, serpillère et clous sur toile peinte, 96 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris, MP87
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Pablo Picasso, « Guitare », 1926, Cordes, papier journal, serpillère et clous sur toile peinte, 96 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris, MP87

Voici probablement la première serpillère de l'histoire de l'art. Cet objet, d'ordinaire négligé, occupe ici le centre du panneau et devient, par le simple moyen de deux cordes et l'action de Picasso, une guitare.

Il s'agit d'une nature littéralement morte : des objets de rebut sont accrochés au panneau. La grande peinture est confrontée au prosaïsme du quotidien, à « l'ignoble », à ce qui n'est pas noble et ne devrait pas apparaître dans une œuvre d'art, du moins selon la conception classique et académique, opérant ainsi un agressif renversement des valeurs. Le papier journal collé sur le côté comporte un article faisant l'éloge de la peinture néo-académique et traditionnelle : quoi de plus spirituel que de mettre en parallèle ce jugement conservateur et une serpillère en guise de peinture ? Des clous traversent la toile et agressent le spectateur, évoquant les fétiches à clous du Congo, que Picasso connaissait certainement, prisés à l'époque des collectionneurs et des artistes, surréalistes notamment.

Reproduite dans « La Révolution surréaliste », cette œuvre est duelle: bourreau et martyr, violente et violentée, elle place le spectateur dans une position ambivalente. Si l'artiste l'a imaginée à la verticale, elle a souvent été accrochée dans les deux sens : comme si on ne savait comment la regarder.