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Pablo Picasso, la célestine
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Pablo Picasso, la célestine

Chefs d'oeuvre

de la collection

La Célestine (La Femme à la taie)

1904
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Pablo Picasso, « La Célestine (La Femme à la taie) », 1904, Huile sur toile, 74,5 x 58,5 cm,  MP1989-5, Musée national Picasso-Paris
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Pablo Picasso, « La Célestine (La Femme à la taie) », 1904, Huile sur toile, 74,5 x 58,5 cm,  MP1989-5, Musée national Picasso-Paris
Légende
Pablo Picasso, « La Célestine (La Femme à la taie) », 1904, Huile sur toile, 74,5 x 58,5 cm, MP1989-5, Musée national Picasso-Paris

Ce portrait de Carlotta Valdivia, tenancière d'une maison close de Barcelone, devient l'image énigmatique de « La Célestine », personnage d'entremetteuse qui, dans l'œuvre éponyme de Fernando de Rojas, se fait rétribuer pour favoriser l'élan de Calixte pour Mélibée. Également connue sous le nom de « Tragi-comédie de Calixte et Mélibée », cette œuvre en seize actes conte les mésaventures de différents personnages qui connaîtront tous une fin tragique, la mort triomphant de l'amour corrompu par l'argent.

Peinte avant le départ définitif de Barcelone pour Paris, « La Célestine » appartient à la période bleue dont elle marque le terme. Dans cette palette quasi monochrome, l'artiste exprime sa mélancolie devant l'essence tragique du monde. Picasso montre un ascétisme grandissant dans les moyens d'expression : simplicité de la monochromie et austérité de la composition, frontalité du visage et absence de notation spatiale et de détail anecdotique. De la dissymétrie du regard s'ouvre une inquiétante méditation sur la dualité de l'être et du monde ; un œil ouvert exprime la puissance, alors que le trouble est suggéré par la taie qui voile l'œil gauche comme en un regard intérieur, faisant de ce portrait une métaphore de la création.