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Pablo Picasso, Le Baiser, 1969, Huile sur toile, 97 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris
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Pablo Picasso, Le Baiser, 1969, Huile sur toile, 97 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris

Chefs d'oeuvre

de la collection

Le Baiser, 1969

1969
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Pablo Picasso, « Le Baiser », 1969, Huile sur toile, 97 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris
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Pablo Picasso, « Le Baiser », 1969, Huile sur toile, 97 x 130 cm, Musée national Picasso-Paris
Légende
Pablo Picasso, « Le Baiser », 1969, Huile sur toile, 97 x 130 cm, MP220, Musée national Picasso-Paris

Cet ultime « Baiser » au sein de la collection entre en résonance avec la manière, toujours violente, dont Picasso a traité ce motif depuis 1925. L'année précédente a donné lieu à une explosion érotique dans l'art de Picasso : après ses grands nus, il a réalisé dans l'atelier des Crommelynck la série des « 347 », autant de rencontres obscènes entre les corps nus des femmes et ceux des Mousquetaires, avant de s'attaquer au récit en vingt-cinq images des amours de Raphaël et de la Fornarina, exposé fin 1968 à la galerie Louise-Leiris caché derrière un rideau... La mort de son ami Sabartés semble encore accélérer le rythme de sa création.

Parmi les quelque 165 peintures que Picasso expose au Palais des Papes à Avignon en 1970, ce « Baiser » - il en existe deux - occupe une place de choix. Présentant en gros plan les visages des deux personnages, la matière picturale d'un blanc crème traversée de lignes noires enchevêtre les deux têtes et confère à ce « baiser » une forte connotation sexuelle. Pour autant, les yeux noirs et denses, fréquents chez Picasso, sont vides et ne se regardent pas, et si la femme paraît couchée, l'homme, lui, est placé dans une position verticale. La fusion des lignes plastiques, enchevêtrée, renvoyant à l'union sexuelle et à la jouissance, va de pair avec une grande tension, Picasso saisissant le point ultime du baiser, l'acmé d'avant la séparation des corps.