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Le peintre et son modèle ban
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Le peintre et son modèle ban

Chefs d'oeuvre

de la collection

Le Peintre et son modèle

1914
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Pablo Picasso, « Le Peintre et son modèle », 1914, Huile et crayon sur toile, 58 x 55,9 cm, Musée national Picasso-Paris, MP53
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Pablo Picasso, « Le Peintre et son modèle », 1914, Huile et crayon sur toile, 58 x 55,9 cm, Musée national Picasso-Paris, MP53
Légende
Pablo Picasso, « Le Peintre et son modèle », 1914, Huile et crayon sur toile, 58 x 55,9 cm, Musée national Picasso-Paris, MP53

De mi-juin à fin novembre 1914, Picasso séjourne à Avignon avec Eva Gouel, ancienne compagne du peintre Louis Marcoussis, avec laquelle il entretient une relation amoureuse depuis la fin de l'année 1911. Sa peinture témoigne alors d'un bonheur partagé: les toiles cubistes célèbrent la femme aimée sous la forme d'hommages textuels - « ma jolie » -, ou de couleurs saturées et de rythmes baroques, odes rococos à la féminité. À cette époque, Picasso s'affranchit de la grille structurale stricte du cubisme et envisage dès lors ce dernier comme un moyen d'expression, un style parmi d'autres.

Parallèlement, il entame un retour au portrait à travers une série de dessins d'hommes assis, dont la figure du peintre accoudé marque ici l'aboutissement. Véritable révélation au sein de la dation de Pablo Picasso, cette petite toile jusqu'alors inconnue signe en effet la transposition picturale de ces études dessinées. Œuvre témoin du retour aux formes naturelles amorcé par Picasso dès l'été 1914, « Le Peintre et son modèle » est aussi le seul tableau inspiré par le visage d'Eva. Laissée inachevée, la toile donne à voir la pureté d'une composition sous-jacente esquissée au crayon, dont on retrouve des résurgences dans de nombreux dessins à ligne dès 1915. On suppose que c'est l'annonce de la guerre qui a stoppé, ou plutôt repoussé à 1917, l'élan figuratif du peintre.