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Picasso, le collectionneur
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Picasso, le collectionneur

Picasso, le collectionneur

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David Douglas Duncan - Pablo Picasso avec son fils Paulo et Jacqueline Roque en train de déplacer sa collection personnelle au château de Vauvenargues - DunDav132 -16-569904
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David Douglas Duncan, « Pablo Picasso avec son fils Paulo et Jacqueline Roque en train de déplacer sa collection personnelle au château de Vauvenargues », Avril 1959, 5 x 6 cm, DunDav132, Musée national Picasso-Paris

Qu’est-ce qu’au fond un peintre ? C’est un collectionneur qui veut se constituer une collection en faisant lui-même les tableaux qu’il aime chez les autres.

Pablo Picasso

En plus d’être un artiste productif et reconnu, Picasso est un grand collectionneur d’œuvres d’art. En effet, il possède de nombreux tableaux et sculptures qui sont éparpillés dans le pêle-mêle de ses ateliers. Cette collection vient principalement de dons, d’échanges avec des marchands d’art, des peintres et d’amis à lui. De quoi est constituée la collection personnelle de Picasso ? Comment est-elle mise en valeur aujourd’hui ?

La collection d'une vie

Tout au long de sa vie, Pablo Picasso accumule plus d’une centaine d’œuvres. Cette collection s’est constituée à force d’échanges entre amis, artistes, galeristes qui ont donné lieu à des cadeaux ou des paiements en tableaux. Ainsi, l’acquisition des œuvres s’est faite au fur et à mesure de ses rencontres, de ses lieux de vie et d’ateliers.
On peut voir dans sa collection personnelle une grande diversité d’artistes. La centaine d’œuvres recouvre aussi bien des statues ibériques, des masques provenant des continents africain ou océanien, que des toiles de ses prédécesseurs tels Jean-Baptiste Camille Corot, Paul Cézanne ou Le Nain. Les œuvres de ses contemporains, comme Henri Matisse, Henri Rousseau, Georges Braque, Amedeo Modigliani ou encore Joan Miro, complètent aussi l’ensemble. La collection personnelle de Picasso est le reflet de ses nombreuses inspirations et références artistiques.

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Camille Corrot - L'Italienne Maria di Sorre - MP2017-15 - 98-003658
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Camille Corrot, « L'Italienne Maria di Sorre », 1826 – 1828, 26 x 18 cm, MP2017-15, Musée national Picasso-Paris
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Henri Matisse - Nature morte aux oranges ou La corbeille d'oranges - MP2017-21 -16-550494
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Henri Matisse, « Nature morte aux oranges ou La corbeille d'oranges », Début 1912, Huile sur toile, 94 x 83 cm, MP2017-21, Musée national Picasso-Paris
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Brassaï - "La Nature morte aux oranges" dans l'atelier des Grands-Augustins - MP1986-30 - 99-024760
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Brassaï, « "La Nature morte aux oranges" dans l'atelier des Grands-Augustins », 1943, MP1986-30, Musée national Picasso-Paris
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Paul Cézanne - Château Noir - MP2017-9 - 18-519457
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Paul Cézanne, « Château Noir », 1905, Huile sur toile, 74 x 94 cm, MP2017-9, Musée national Picasso-Paris

D'atelier en atelier

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David Douglas Duncan - Pablo Picasso avec son fils Paulo et Jacqueline Roque en train de déplacer sa collection personnelle au château de Vauvenargues - DunDav132 -16-569904
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David Douglas Duncan, « Pablo Picasso avec son fils Paulo et Jacqueline Roque en train de déplacer sa collection personnelle au château de Vauvenargues », Avril 1959, 5 x 6 cm, DunDav132, Musée national Picasso-Paris

Picasso est très attaché à toutes ses œuvres, qu’il n’hésite pas à transporter d’ateliers en ateliers. Elles sont, la plupart du temps, présentées à même le sol. Il crée un environnement de dialogue et de confrontation entre son propre travail et les œuvres de sa collection. Comme si celles-ci mettaient sa peinture au défi : « Qu’est-ce qu’on peut faire de mieux ? », dit-il en évoquant tous ces artistes qui l’entourent.

Don à l’Etat français

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Laurence Marceillac - Les archives à leur entrée dans les collections du Musée Picasso - 00-025662
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Laurence Marceillac, « Les archives à leur entrée dans les collections du Musée Picasso », Musée national Picasso-Paris

Le 8 avril 1973 Picasso meurt, suite à une embolie pulmonaire. La question de la succession de ses biens se pose alors. De son vivant, Picasso avait indiqué sa volonté de faire don de cette collection personnelle à l’Etat. Cette donation, rédigée en 1973 et définitivement signée le 16 novembre 1978, rejoint les collections nationales. En 1985, elle est affectée au Musée national Picasso. Le vœu formulé par l’artiste, qui souhaitait que sa collection rejoigne les cimaises d’un grand musée où elle serait visible par un large public, se concrétise. Ce premier ensemble d’œuvres est complété lors de la dation de 1979 par laquelle les héritiers de Picasso lèguent à l’État français un ensemble remarquable d’œuvres issues de son fonds d’atelier : 30 sculptures ethnographiques et 28 œuvres graphiques viennent ainsi rejoindre les 38 peintures et 12 œuvres graphiques offertes dans le cadre de la première donation. Ce véritable réservoir de formes, constamment sous le regard du peintre, fait l’une des spécificités du Musée national Picasso-Paris dans le paysage des musées monographiques consacrés à l’artiste.

Mise en valeur de la collection

Le Musée national Picasso-Paris abrite aujourd’hui la collection personnelle et en expose une grande partie dans l’Hôtel Salé. Au moment de la rotation et du changement d’œuvres de l’exposition permanente (environ tous les six mois), la collection personnelle est amenée à être modifiée, ce qui permet d’avoir une vision plus étendue de cet ensemble cher à Picasso.