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Pichet et squelette ban
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Chefs d'oeuvre

de la collection

Pichet et squelette

1945
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Pichet et squelette
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Pichet et squelette
Légende
Pablo Picasso, « Pichet et squelette », 1945, Huile sur toile, 73 x 92,2 cm, Musée national Picasso-Paris, MP194

A Pierre Daix, Picasso aurait dit qu'une casserole pouvait crier. Cette nature morte en grisaille, une technique ancienne reposant sur les contrastes de valeurs et à laquelle Picasso a recours pour des pièces souvent dramatiques - l'exemple le plus célèbre étant Guernica (1937, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid) - hurle par sa froideur glaciale. Réalisée après la Libération de Paris, mais avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est peinte à la même période que l'une des trois grandes œuvres d'histoire et de politique de Picasso, Le Charnier (1944-1945, MoMA, New York), peinture elle aussi en grisaille et qui répond à la découverte des camps de concentration. Reconnaît-on véritablement un «squelette» ? On est ici bien loin du manuel d'anatomie et seul le titre permet d'envisager que la forme juxtaposée au «pichet» soit un ensemble d'os. Ces os, vraisemblablement d'animaux, posés ainsi sur une table, évoquent également, dans la tradition des Memento mori, les crânes humains rappelant notre fin à tous, disposés d'ordinaire au cœur des natures mortes. Ainsi, en créant cette forme étrange et inconnue, Picasso suggère l'irreprésentable.