À l'occasion des 60 ans du premier défilé de la célèbre maison de couture, « Yves Saint Laurent aux musées » propose un parcours dans les collections de plusieurs lieux culturels à Paris mettant en lumière le dialogue que le couturier a entretenu avec la création artistique.
Mes peintres de référence demeurent Mondrian, Picasso, Fernand Léger… Cela dit, que notre sensibilité nous porte vers le classique traditionnel ou vers des formes successives d’avant-garde, il faut conserver des liens avec son passé.
« Yves Saint Laurent aux musées » propose, à l'occasion des 60 ans du premier défilé de la célèbre maison de couture, un parcours dans les collections de plusieurs lieux culturels à Paris mettant en lumière le dialogue que le couturier a entretenu avec la création artistique. Au Musée national Picasso-Paris, c'est au sein du prestigieux Salon Jupiter que certains de ses modèles sont présentés en contrepoint d'œuvres de l'artiste espagnol qui l'ont inspiré, soulignant ainsi les jeux de citation et processus de réinvention qui ont nourri son travail.
Fasciné par Picasso, Yves Saint Laurent lui rend hommage à différents moments de sa carrière. Ses périodes « picassiennes » comptent parmi les épisodes les plus connus et les plus explicites de cette relecture de l’histoire de l’art qui traverse l’ensemble de son œuvre. En 1979, après avoir visité une exposition consacrée aux Ballets russes, à la Bibliothèque nationale de France, Yves Saint Laurent dédie sa collection automne-hiver au peintre. « À partir de ce moment, ma collection s’est construite comme un ballet. J’ai brodé sur Picasso (…), sur les arlequins, la période bleue, la rose, celle du "Tricorne" …». Cette collection, dite « Hommage à Picasso et Diaghilev », est dessinée en mai-juin 1979, soit cinq mois avant l’extraordinaire exposition qui célébrait, au Grand Palais, la dation à l’origine de la création du Musée national Picasso-Paris.
En 1988, Yves Saint Laurent relève à nouveau le défi en adaptant le vocabulaire cubiste, conçu par Picasso et Georges Braque entre 1907 et 1912, à sa création. Pour ce faire, il s’approprie, recycle, réinvente, parfois provoque. Ses modèles, présentés ici en contrepoint d’une sélection d’œuvres de Picasso, donnent un aperçu de son mode opératoire fondé sur des jeux de transposition, de mimétisme, de détournement ou de réinvention