Tout au long de la journée, historiens de l’art, commissaires d’expositions, conservateurs du patrimoine et personnalités exceptionnelles abordent de manière chronologique différentes étapes de l’œuvre et de la vie de Picasso.

RÉSERVATION

Inscription aux rencontres : L’inscription se fait au moment des réservations en ligne.

10h-10h30

Les cahiers de jeunesse : la formation d’un génie

10h-10h30

Balade thématique à travers les carnets de 1894 à 1900.

Avec Malén Gual, ancienne conservatrice du patrimoine, responsable de la collection du Musée Picasso de Barcelone.

Avec Emmanuel Guigon, conservateur en chef du patrimoine, directeur du Musée Picasso de Barcelone.

Au cours de sa vie, Picasso a noirci les pages de plus de deux cents carnets. Avant la période bleue, il réalise notamment une vingtaine de carnets. Ceux-ci témoignent de la volonté de l’artiste de maîtriser parfaitement la technique : croquis, ébauches d’œuvres majeures, notes rapides, doutes et partis pris se conjuguent, le tout avec une fraîcheur et une immédiateté qui ne se retrouvent pas dans ses peintures. Parallèlement, les annotations et remarques offrent un journal intime du quotidien. Les vingt premiers carnets sont indispensables pour étudier l’enfance et la jeunesse de Picasso durant laquelle le jeune artiste devient étudiant aux Beaux-Arts puis abandonne l’enseignement officiel pour chercher de nouveaux paradigmes.

Malén Gual a été conservatrice du patrimoine, responsable de la collection du Musée Picasso de Barcelone jusqu’en 2021. Elle a notamment publié de nombreux articles sur Picasso et été commissaire de diverses expositions dont la plus récente « Picasso. Les Carnets » (2020-2021).

Emmanuel Guigon est conservateur en chef du patrimoine et commissaire d’exposition franco-suisse. Après avoir été conservateur en chef de l’Institut valencien d’art moderne et du Musée d’art moderne et contemporain de la ville de Strasbourg, puis directeur des musées de Besançon, il est directeur du Musée Picasso de Barcelone depuis 2016.

Lieu : Auditorium

11h-11h30

Les sculptures de Picasso à la lumière de l’œuvre de Rodin 

11h-11h30

Les liens artistiques entre Picasso et Rodin, une ouverture à la modernité. 

Avec Virginie Perdrisot-Cassan, conservatrice du patrimoine, responsable des sculptures, des céramiques et du mobilier Giacometti au Musée national Picasso-Paris, co-commissaire de l’exposition « Picasso-Rodin » (19 mai 2021-2 janvier 2022).

Picasso et Rodin ont un même rapport à la création, profondément expérimental. Peuvent ainsi être tissées de nombreuses convergences dans les processus créatifs mis en œuvre par les deux artistes : l’assemblage, le rapport à l’espace, le nouveau statut accordé au fragment ou l’élargissement de la palette des matériaux… Une attention particulière sera accordée dans cette rencontre à la « période rodinienne de Picasso », entre 1900 (date de l’arrivée de Picasso à Paris et de la rétrospective « Rodin » au pavillon de l’Alma) et 1917 (année de la mort de Rodin) où se nouent des liens étroits, formels et stylistiques entre l’œuvre de Picasso et celle de Rodin. 

Virginie Perdrisot-Cassan est conservatrice du patrimoine, responsable des sculptures, des céramiques et du mobilier Giacometti au Musée national Picasso-Paris. Elle a été commissaire et commissaire associée de plusieurs expositions consacrées à l’œuvre de Picasso : « Picasso. Sculptures » (2016, Musée national Picasso-Paris), « Picasso-Giacometti » (2016-2017, Musée national Picasso-Paris puis Fire Station, Doha), « Picasso. 1932 » (2017, Musée national Picasso-Paris puis Tate Modern, Londres). Elle est actuellement co-commissaire de l’exposition « Picasso-Rodin » présentée simultanément au Musée national Picasso-Paris et au Musée Rodin (19 mai 2021-2 janvier 2022).  

Lieu : Auditorium

12h-12h30

Picasso et le Bateau-Lavoir

12h-12h30

Avec Fabrice Hergott, conservateur du patrimoine, directeur du Musée d’art moderne de la ville de Paris

Lieu : Auditorium

13h-13h30

« L’époque Sylvette » (1954) : souvenirs de Lydia Corbett, modèle et artiste

13h-13h30

Le témoignage historique de Lydia Corbett (Sylvette David)

Avec Lydia Corbett (Sylvette David), artiste, modèle de Picasso.

Fille d’un galeriste français et d’une artiste anglaise, Lydia Corbett, née Sylvia David, passe l’été de ses dix-neuf ans à Vallauris avec son ami le sculpteur Toby Jellinek. Après quinze jours à observer ses allées et venues depuis son atelier, Picasso l’aborde et lui propose de devenir son modèle. Pendant six mois, Picasso dessine, peint et sculpte l’idéal moderne de la beauté féminine de sa nouvelle muse. De cette rencontre vont naître une soixantaine de portrait de Sylvette, que la presse évoque comme « l’époque la plus souriante » de Picasso. En retour, le maître devient le mentor de cette artiste en devenir.

Lydia Corbett, née Sylvia David, est une artiste française. Née en 1934 d’un père français et d’une mère anglaise, sa formation est marquée par ses aller-retours entre la France et le Royaume-Uni. Remarquée à Vallauris en 1952, elle devient la muse de Picasso. À cette période, « l’inconnue la plus célèbre de la Côté d’Azur » (Paris-Match) s’essaie au dessin. Ce n’est qu’à partir de 1968 qu’elle signe ses premières peintures sous son nom d’épouse. Représentée par la Francis Kyle Gallery à Londres, ses expositions connaissent un large succès.

Lieu : Salle 3.1
 

13h-13h30

1974, première représentation du Cirque à l’Ancienne de la Compagnie Alexis Grüss dans la cour de l’hôtel Salé. Le témoignage historique de Monsieur Alexis Grüss

13h-13h30

Une histoire personnelle du Cirque et de la famille Grüss dont l’installation à Paris est intimement liée à l’hôtel Salé. 

Avec Alexis Grüss, maitre écuyer internationalement reconnu, directeur de la Compagnie de Cirque Alexis Grüss.

En 1774, l’écuyer britannique et inventeur du cirque, Philip Astley s’installe à Paris. Deux cents ans plus tard, en 1974, Alexis Grüss commémore cet événement en présentant pour la première fois le Cirque à l’Ancienne, dans la cour de l’hôtel Salé, aujourd’hui Musée national Picasso-Paris, sur l’invitation de Silvia Monfort. Mêlant arts équestres et arts saltimbanques, le Cirque à l’Ancienne entre aussi en résonnance avec certaines œuvres de Picasso dont « Le Cheval de Cirque », dessin réalisé en 1920. Cette rencontre est l’occasion de revenir sur le lien historique qu’entretient l’hôtel Salé avec la Piste, l’arrivée de la Compagnie Alexis Grüss au cœur du Marais et le thème du cirque dans l’œuvre de Picasso. 

Alexis Grüss est un artiste de cirque, formé dès l'âge de sept ans par son père André et son oncle Alexis au cirque familial. S’essayant à toutes les disciplines des arts circassiens, il devient directeur de cirque à l’âge de vingt-sept et fonde sa compagnie en 1974. Cette même année, il créé l’École au Carré avec Silvia Monfort, première école de cirque en France. Porteur de savoir-faire traditionnels des arts de la piste, il a reçu, aux côtés de sa famille, de très nombreuses distinctions, notamment le Grand Prix national du Cirque du ministère de la Culture (1981) et le Clown d’Or du Festival international du cirque de Monte-Carlo (2001). Il est aussi Chevalier de la Légion d’honneur et de l’Ordre des Arts et des Lettres. 

Lieu: Auditorium

14h-14h30

Fernande Olivier, la muse de Picasso

14h-14h30

« La Belle Fernande », premier grand amour de Picasso.

Avec Saskia Ooms, responsable de la conservation au Musée de Montmartre

Picasso fait la connaissance de Fernande Olivier, probablement en août 1904, peu après son arrivé au Bateau-Lavoir où il s’est installé dans l’ancien atelier du sculpteur et céramiste espagnol, Paco Durrio. Très tôt, elle inspire l’artiste, notamment pour l’aquarelle « Les Amants », d’août 1904, qui est le premier témoignage de l’entrée de Fernande Olivier dans la vie de Picasso et qui annonce la période rose. « La Belle Fernande », comme l’appellent les amis de Picasso, de son vrai nom Amélie Lang, habite au Bateau-Lavoir et travaille comme modèle. C’est à partir de leur rencontre que débute une relation irrégulière qui s’intensifiera en 1905. Fernande passe pour être le premier grand amour de Picasso, elle fut sa compagne de 1905 à 1912.

Saskia Ooms est responsable de la conservation au Musée de Montmartre à Paris. Elle y a organisé, entre autres, les expositions suivantes : « Valadon, Utrillo, Utter, l’atelier du 12, rue Cortot » (2015-2016), « Montmartre, décor de cinéma » (2017-2018), « Van Dongen et le Bateau-Lavoir » (2018), « Otto Freundlich, la révélation de l’abstraction » (2020-2021), « Le Paris de Dufy » (2021).

Lieu : Auditorium

15h-15h30

Chants d'amour : Picasso et les papiers à musique

15h-15h30

Étude des papiers collés de 1912 avec feuilles de musique.

Avec Cécile Godefroy, historienne de l’art, commissaire de plusieurs expositions consacrées à l’œuvre de Picasso parmi lesquelles « Les Musiques de Picasso » (Philharmonie de Paris, 2020).

Certains papiers collés de Picasso contiennent des fragments de feuilles de musique, notamment celui du Musée national Picasso-Paris « Violon et feuille de musique » (MP368). Dans ces papiers collés de 1912, la musique tient non seulement lieu de matériau mais aussi de métaphore amoureuse.

Cécile Godefroy est historienne de l’art. Elle a été commissaire de plusieurs expositions consacrées à l'œuvre de Picasso : « Picasso. Sculptures » (Musée national Picasso-Paris et BOZAR, Bruxelles, 2016-2017), « Les Musiques de Picasso » (Philharmonie de Paris, 2020) et « Picasso ibero » (Centro Botin, Santander, 2021).

Lieu : Auditorium

16h-16h30

Le masque et la pipe : souvenir de Marseille, août 1912

16h-16h30

Enquête autour de l’acquisition d'un masque de Côte d'Ivoire à Marseille, en 1912.

Avec Guillaume Theulière, conservateur au Musée Cantini, Musée d'art moderne de Marseille.

Pablo Picasso, se rend à Marseille pour la première fois en 1912 avec Georges Braque. Les deux amis se procurent des pipes marseillaises et surtout des objets africains. À partir de la collection personnelle de Picasso et d’indices semés par l’artiste dans sa correspondance, ses croquis et ses œuvres, se dessine la typologie de ce fameux masque acquis à Marseille et qui l'inspirera pour certaines de ces œuvres cubistes de cette année-là.

Guillaume Theulière est conservateur au Musée Cantini, Musée d'art moderne de Marseille. Il a été commissaire dans ce musée de plusieurs expositions dont la plus récente, « Gérard Traquandi ici là » (2021). Il a aussi été commissaire d’expositions au Centre de la Vieille Charité, notamment « Picasso. Voyages imaginaires » (2018).

Lieu : Auditorium

17h-17h30

Picasso et Apollinaire, portraits croisés

17h-17h30

Un dialogue fertile par portraits interposés.

Avec Peter Read, chercheur indépendant, professeur émérite à l'Université du Kent (Canterbury, Royaume-Uni).

Suite à leur première rencontre début 1905, Picasso et Apollinaire se lancent dans un dialogue fertile par portraits interposés. Dans ses premiers portraits d’Apollinaire, spirituels et inventifs, Picasso met en œuvre une impressionnante acuité psychologique et une vraie sensibilité poétique. Par la suite, dans des dessins plus aboutis et des portraits photographiques soigneusement mis en scène, Picasso suivra de près la trajectoire du poète, jusqu’à sa conclusion tragique. Apollinaire, pour sa part, réalise des portraits savoureux de Picasso, dans des textes littéraires et journalistiques qui le situent souvent dans l’espace intime de son atelier. Picasso et Apollinaire, dans ces portraits réciproques, ne cessent d’associer l’identité de l’homme et l’importance de son œuvre.

Peter Read est professeur émérite à l'Université de Canterbury (Kent). Il a consacré des essais et des ouvrages à l’art et la littérature du XXe siècle en France, parmi lesquels « Picasso et Apollinaire. Les métamorphoses de la mémoire » (Éditions Jean-Michel Place, 1995) et « Apollinaire. Lettres calligrammes manuscrits » (Textuel / BnF éditions, 2016). Récemment, il a collaboré au catalogue de l’exposition « Les Musiques de Picasso » (Philharmonie, 2020).

Lieu : Auditorium

18h-18h30

1914, Le retour au portrait de Picasso

18h-18h30

Un retour au portrait pour ne plus jamais le quitter.

Avec Meta Maria Valiusaityte, historienne de l’art, chercheuse au Kunsthistorisches-Institut à Florence.

Obsédé par la représentation humaine, Picasso tient le portrait comme genre privilégié. Il n’abandonne jamais la figure, pas même dans ses premières explorations cubistes avec Georges Braque. Pourtant, en 1910, après avoir peint les portraits de ses marchands Daniel-Henry Kahnweiler, Wilhem Uhde et Ambroise Vollard, Picasso laisse de côté ce genre pictural. Il n’y revient qu’en 1914, à Avignon, à la veille de la guerre, lors d’un séjour à Avignon avec le peintre André Derain. Peu connue, cette trajectoire mérite d’être observée de près.

Meta Maria Valiusaityte est historienne de l’art. Chercheuse au Kunsthistorisches-Institut à Florence où elle achève sa thèse sur « La crise dans le cubisme et le retour au portrait, 1913-1915 », elle a récemment été chargée de recherche au Musée national Picasso-Paris pour le projet d’exposition « Les Louvre de Pablo Picasso » (Louvre-Lens, 13 octobre 2021 – 31 janvier 2022).

Lieu : Auditorium

20h-20h30

Un étranger nommé Picasso

20h-20h30

Un stratège dans une France travaillée par ses propres tensions.

Avec Annie Cohen-Solal, docteur ès lettres, écrivaine et commissaire de l’exposition « Picasso, l’étranger » (Musée national de l’histoire de l’immigration, 4 novembre 2021 au 13 février 2022).

Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de Police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de 10 ans ? D’où vient l’absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu français ? Si l’œuvre de l’artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France au cours des années 1904-1944, ainsi que son talent de stratège, ont paradoxalement été négligés.

Annie Cohen-Solal est docteur ès lettres, professeur des universités et ancienne conseillère culturelle de l'ambassade de France aux États-Unis. Elle a enseigné de New York à Berlin et de Paris à Jérusalem. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages traduits dans le monde dont « Sartre » (Gallimard, 1985, Folio, 2019), « Un jour, ils auront des peintres. L’avènement des artistes américains. New York 1867-Paris 1948 » (Gallimard, 2000, Folio, 2017), « Leo Castelli & les siens » (Gallimard, 2009), « Mark Rothko » (Actes Sud, 2013), « Magiciens de la terre : Retour sur une exposition légendaire » avec Jean-Hubert Martin (Martin Barré et Centre Pompidou, 2014), « Un étranger nommé Picasso » (Fayard, 2021). Elle est commissaire générale de « Picasso, l’étranger », une exposition qui aura lieu au Musée national de l’histoire de l’immigration en partenariat avec le Musée national Picasso-Paris (12 octobre 2021-13 février 2022).

Lieu : Auditorium

20h-20h30

Olga Picasso

20h-20h30

Renouveler notre regard sur la première femme de l’artiste , Olga Picasso

Avec Émilia Philippot, conservatrice en chef du patrimoine et cheffe du département des collections du Musée national Picasso-Paris.

Qui était Olga ? Dans quelle mesure l’image que Picasso a donnée de sa première épouse dans son œuvre est-elle fidèle à la réalité de leur histoire personnelle, et plus largement, reflet de l’histoire politique et sociale du début du XXe siècle ? À la lueur d’une sélection d’archives personnelles, manuscrites et photographiques, la conférence propose de reconsidérer la « période Olga » dans son ensemble. Par-delà une approche strictement biographique, elle recontextualise la production de Pablo Picasso entre 1917 et 1935, et met en évidence l’écart qui existe parfois entre le modèle et son image dans l’œuvre du peintre. Elle donne ainsi l’opportunité de renouveler notre regard sur ce personnage dont le portrait dressé par les historiens de l’art est longtemps demeuré pour le moins lacunaire.

Émilia Philippot est conservatrice en chef du patrimoine, cheffe du département des collections du Musée national Picasso-Paris. Elle a été commissaire d’expositions du musée, en France et à l'étranger, dont : « Olga Picasso » (Musée national Picasso-Paris, 2017 ; Musée Pouchkine, Moscou, 2018, Musée Picasso, Malaga, 2018 ; La Caixa, Madrid, 2019), « Picasso. Bleu et rose » (Musée d’Orsay, Paris, 2018), « Calder-Picasso » (Musée national Picasso-Paris, 2019) et « Picasso. Figures » (Frist Art Museum, Nashville, 2020).

Lieu : Salle 3.4 (Devant le « Portrait d’Olga dans un fauteuil »)

21h-21h30

Georges Salles (1889-1966), principal allié – et grand ami (?) – de Picasso au Louvre

21h-21h30

Un passionné de Picasso au Louvre.

Avec Dimitri Salmon, collaborateur scientifique au département des Peintures du Musée du Louvre, commissaire de l’exposition « Les Louvre de Pablo Picasso » (Louvre-Lens, 13 octobre 2021 – 31 janvier 2022).

Considéré dans un contexte picassien, le nom de Georges Salles (1889-1966) est généralement associé à l’ensemble de treize œuvres du maître espagnol qu’il donna au Musée national d’Art Moderne... et à la visite qu’il organisa au Louvre en 1947, un jour de fermeture, au cours de laquelle Picasso eut la possibilité de confronter quelques-unes de ses créations récentes à celles des plus illustres de ses prédécesseurs. Des recherches récentes ont toutefois permis d’établir que ce collectionneur et grand défenseur de l’art  moderne, qui fut conservateur au Louvre avant de devenir directeur des Musées de France, posséda en réalité bien d’autres œuvres de Picasso et mit toujours un point d’honneur à aider celui en qui il voyait un ami et pour lequel il nourrit une véritable fascination.

Dimitri Salmon est collaborateur scientifique au département des Peintures du Musée du Louvre. Quand il ne travaille pas sur les peintres d’hier (Georges de La Tour, Fragonard, Ingres...), il s’intéresse à l’histoire de l’histoire de l’art et à celle du marché de l’art, à la notion de postérité artistique et à l’art des XXe et XXIe siècles. Il finalise actuellement la préparation de l’exposition « Les Louvre de Pablo Picasso » (Louvre-Lens, 13 octobre 2021 – 31 janvier 2022).

Lieu : Auditorium

21h-21h30

Marie-Thérèse Walter et Maya Widmaier-Picasso 

21h-21h30

Marie-Thérèse Walter et Maya Ruiz-Picasso : modèles et muses.

Avec Diana Widmaier-Picasso, historienne de l’art et commissaire d’expositions, spécialisée en art moderne et contemporain.

Marie-Thérèse Walter est une source d’inspiration essentielle pour Picasso, à l’origine d’une des périodes les plus prolifiques de sa vie. De leur union naît Maya dont l’enfance a été analysée et représentée par le peintre qui, tel un docteur ou un psychologue, s’intéresse à toutes les étapes de son évolution. Finalement, parler de ces deux femmes revient à dresser un portrait de famille au sein d’un contexte difficile. En effet, Maya naît en 1935, à la veille de la Seconde Guerre mondiale et deux ans avant la tragédie de Guernica, alors que Picasso se sépare d’Olga et entame une procédure de divorce. Maya devient le témoin d’un monde sur le point de s’effondrer, mais aussi un havre de paix. Ainsi, les peintures et dessins la représentant ne sont pas seulement des portraits d’enfants, mais des œuvres chargées d’une histoire forte et empreinte d’espoir.

Diana Widmaier-Picasso est historienne de l’art et commissaire d’expositions, spécialisée en art moderne et contemporain. Elle prépare actuellement un catalogue raisonné des sculptures de Pablo Picasso. Elle est l’auteure de nombreux essais sur son grand-père et sera le co-commissaire de l’exposition « Maya Ruiz-Picasso : fille de Pablo » qui se déroulera au Musée national Picasso-Paris à partir d’avril 2022.

Lieu : Salle 2.8 (Devant « Maya à la poupée »)

0h30-01h

Vues d’intérieurs :  « Les liseuses » de Pablo Picasso

0h30-1h

« Les Liseuses », un corpus chargé de mystère.

Avec Juliette Pozzo, chargée de la collection personnelle de Pablo Picasso au Musée national Picasso-Paris

Picasso accorde au motif de la liseuse une attention bien particulière tout au long de son œuvre. L’observation de certaines toiles présentées dans les salles du Musée national Picasso-Paris permettra de saisir un peu du mystère qui se joue entre le peintre et son modèle. Portrait de l’intimité féminine, la femme qui lit provoque chez Picasso une confusion des sens où le plaisir de lire se mêle au désir érotique.

Juliette Pozzo est en charge de la collection personnelle de Pablo Picasso au Musée national Picasso-Paris. Ancienne chargée de la protection des monuments historiques, elle s’est spécialisée dans l’histoire du patrimoine contemporain en contribuant à diverses publications. Elle s’intéresse aujourd’hui notamment aux sources d’inspirations littéraires et visuelles qui ont forgé l’imaginaire picassien.

Lieu : Salle 2.2

1h-1h30

Dora Maar Adora Fotografia

1h-1h30

Pablo Picasso/Dora Maar, une rencontre amoureuse et artistique.

Avec Laura Couvreur, chargée des fonds photographiques documentaires au Musée national Picasso-Paris.

Témoin privilégiée de l’élaboration de « Guernica », incarnée en « Femme qui pleure » par Pablo Picasso pendant ces années sombres entre guerre civile espagnole, montée du fascisme en Europe et Occupation nazie en France, Dora Maar est avant tout une artiste engagée et une photographe surréaliste reconnue par ses pairs. La rencontre avec Picasso va bouleverser sa vie et constituer un tournant dans son œuvre. Picasso l’encourage progressivement à abandonner l’objectif pour le pinceau, tout en restant sensible à ses œuvres photographiques, à sa technique ainsi qu’à ses recherches autour du médium photographique. Ayant lui-même manipulé au début du siècle la camera obscura, il renouvelle l’expérience avec Dora Maar et réalise conjointement avec elle des œuvres originales à quatre mains. Le titre de l’intervention reprend l’un des petits surnoms que Picasso donne à son amante tout en évoquant la thématique choisie pour cette rencontre.

Laura Couvreur est en charge de la documentation photographique du Musée national Picasso-Paris. Elle a précédemment été chargée de recherche pour l’exposition « Picasso images. Le opere, l’artista, il personaggio » (Ara Pacis, Rome, 2016).

Lieu : Bibliothèque (Salle –1.1)

2h-2h30

Picasso et l’Europe de l’Est

2h-2h30

Comment le monde communiste a repris Picasso.

Avec Jérôme Bazin, maitre de conférences à l’Université Paris-Est Créteil-Val-de-Marne.

Certaines images réalisées en différents points de l'Europe centrale et orientale après la Seconde Guerre mondiale révèlent diverses façons de reprendre et de déformer l’art de Picasso dans les contextes socialistes. Quels sont les rapports de Picasso à cet espace européen et quelles significations a pu revêtir l'appropriation de son art ?

Jérôme Bazin travaille à l’université Paris-Est Créteil. Ses publications portent sur l’histoire sociale de l’art dans les contextes communistes. Avec Joanna Kordjak, il est le co-commissaire de l’exposition « Cold Revolution » à la Galerie Nationale Zachęta à Varsovie en 2021.

Lieu : Bibliothèque (Salle –1.1)

3h-3h30

Les mosaïques de Picasso

3h-3h30

Focus sur une production tombée dans l’oubli.

Avec François Dareau, chargé de recherches au Musée national Picasso-Paris.

Authentique œuvre d’art ou simple objet décoratif ? En 1960, le tribunal douanier des Etats-Unis doit rendre son jugement. Trente-deux ans après un procès emblématique intenté par le sculpteur Brancusi, il revient une nouvelle fois à la justice américaine de définir ce qui relève ou non de l’art. L’objet d’un tel litige : une mosaïque signée Pablo Picasso. Si l’appétit de Picasso pour les différentes techniques artistiques est bien connu, ses œuvres en mosaïques sont aujourd’hui tombées dans l’oubli. Bien que cet épisode créatif ne représente qu’une courte parenthèse collaborative avec l’artisan Hjalmar Boyesen, il nous éclaire un peu plus sur la boulimie inventive de Picasso et nous permet de nous poser la question – plus inhabituelle – de l’échec d’une telle démarche chez un artiste de sa stature.

François Dareau est chargé de recherches au Musée national Picasso-Paris. Après avoir travaillé sur l’exposition « Picasso. 1932 » (2017), il a été co-commissaire des expositions « Diego Giacometti au musée Picasso » (2018) et de « Picasso. Figures » (2021) au Frist Art Museum de Nashville et au Musée national des beaux-arts du Québec. Il est également coordinateur du premier volume du catalogue sommaire des collections du musée en cours de préparation.

Lieu : Bibliothèque (salle –1.1)

5h-5h30

Variations autour d’une tête

5h-5h30

Les portraits gravés et lithographiés de Françoise Gilot.

Avec Johan Popelard, conservateur du patrimoine, responsable des arts graphiques au Musée national Picasso-Paris.

« Au long cou », « en costume tailleur », « tête bêche », « aux grands cheveux » ou « aux cheveux flous », Françoise Gilot apparaît à de multiples reprises dans l’œuvre gravée et lithographiée de Pablo Picasso à partir de 1946 et jusqu’à leur séparation en 1953. À l’image de ce qu’il a entrepris avec ses autres compagnes, l’artiste explore, par le moyen de la gravure, et en dialogue avec la peinture et la sculpture, toutes les variations possibles autour d’une tête, qui n’en reste pas moins reconnaissable en dépit des métamorphoses successives. En parcourant le corpus des gravures et lithographies qui ont Françoise pour modèle, la rencontre abordera la question du portrait chez Picasso et la place de la gravure dans son œuvre.

Johan Popelard est conservateur du patrimoine, responsable des arts graphiques au Musée national Picasso-Paris. Il a notamment été co-commissaire des expositions « Picasso et la bande dessiné » et « Picasso poète » (Musée national Picasso-Paris, 2020).

Lieu : Bibliothèque (salle -1.1)

6h-6h30

Picasso à La Californie

6h-6h30

L’atelier et l’œuvre de Picasso à Cannes, 1955-1961.

Avec Joanne Snrech, conservatrice du patrimoine, responsable des peintures au Musée national Picasso-Paris et co-commissaire de l’accrochage « Picasso à l’image » (à partir du 9 novembre 2021, Musée national Picasso-Paris).

En 1955, Picasso acquiert la villa La Californie, à Cannes, où il séjourne jusqu’en 1961. De cette demeure Belle-Époque, aux pièces hautes et aux baies ornées d’arabesques, Picasso fait peu à peu un espace de création total : le grand salon est transformé en atelier, les sculptures sont exposées jusque dans le jardin, les céramiques, les dessins et les peintures récentes cohabitent avec la collection personnelle de l’artiste mais aussi avec des œuvres plus anciennes, des objets trouvés, etc. Les années passées à La Californie sont particulièrement fécondes : Picasso y a réalisé plusieurs centaines d’œuvres, tirant son inspiration de son environnement immédiat.

Joanne Snrech est conservatrice du patrimoine. Anciennement responsable des collections modernes et contemporaines du Musée des Beaux-Arts de Rouen (2017-2020), elle y a assuré le commissariat de plusieurs expositions sur la présence des grands artistes des XIXe et XXe siècles en Normandie. Elle est actuellement responsable des peintures au Musée national Picasso-Paris et co-commissaire de l’accrochage « Picasso à l’image »(à partir du 9 novembre 2021, Musée national Picasso-Paris).

Lieu : Bibliothèque (salle –1.1)

7h-7h30

Picasso et la Méditerranée : focus sur la céramique

7h-7h30

Le développement d’un nouveau langage artistique.

Avec Camille Frasca, historienne de l’art, directrice des musées de la Citadelle de Villefranche-sur-Mer, co-commissaire de l’accrochage « Picasso à l’image » (à partir du 9 novembre 2021, Musée national Picasso-Paris).

Pablo Picasso a travaillé la céramique de 1946 à 1971, principalement à Vallauris, puis à Cannes et à Mougins, dans le Sud-Est de la France. Empruntant à l’iconographie méditerranéenne et mythologique, Picasso propose une relecture de l'art de la céramique, en travaillant de nombreuses formes ancestrales issues de différentes cultures et époques. C’est le critique d’art et éditeur Christian Zervos qui le premier établit une parenté antique avec les œuvres en céramique de Picasso, et notamment l’influence grecque et chypriote. Picasso exerce un véritable syncrétisme méditerranéen dans ses créations en argile, témoignant d’un processus créatif de réappropriation et d’association des formes.

Camille Frasca est historienne de l’art moderne et contemporain et directrice des musées de la Citadelle de Villefranche-sur-Mer. Elle a été commissaire de plusieurs expositions notamment « Picasso et la famille » (Musée Sursock, Beyrouth, 2019), a assuré la coordination du projet « Picasso-Méditerranée » (2017-2019) et a récemment été co-directrice de l’ouvrage « Picasso-Méditerranée » (In Fine Éditions, 2021).

Lieu : Bibliothèque (salle –1.1)

08h-08h30

La fin du début

8h-8h30

Les dernière années 1968-1972.

Avec Jean-Louis Andral, conservateur du patrimoine, directeur des musées d’Antibes.

À la toute fin des années 1960, Picasso se jette à nouveau à corps perdu dans la peinture. Les deux expositions au Palais des Papes à Avignon, en 1970 et 1973, vont révéler ce dernier Picasso dont les tableaux à la facture rapide et d'apparence négligée, aux couleurs acides, témoignent d'une ultime et violente étreinte entre l'artiste et son art, avant que la mort imminente ne vienne tout emporter.

Jean-Louis Andral, conservateur en chef du patrimoine, est historien de l'art et critique d’art. Conservateur au Musée d’art moderne de la Ville de Paris de 1990 à 2002, il est depuis cette date directeur du Musée Picasso d’Antibes.

Lieu : Bibliothèque (salle –1.1)

8h30-9h

« Les Femmes d’Alger » de Picasso

8h30-9h

Découvrir la célèbre série à travers les femmes réelles qu’a connues Picasso.

Avec Gabriel Montua, conservateur du patrimoine au musée Berggruen à Berlin.

Picasso crée sa célèbre série « Les Femmes d’Alger » tout au long de l'hiver 1954-1955. Prélude à son œuvre tardive, elle marque en même temps la consécration de Jacqueline Roque, sa nouvelle compagne, qui apparaît sur ses tableaux à partir de juin 1954. La rencontre retrace la présence des femmes réelles de Picasso dans sa célèbre série.

Gabriel Montua est conservateur du patrimoine au musée Berggruen à Berlin. Il est notamment commissaire de l‘exposition « Pablo Picasso & Les Femmes d’Alger » (Musée Berggruen, Berlin, 2021).

Lieu : Auditorium